Bienvenue !

Après avoir monté les escaliers, Miki fût particulièrement soulagée d’apercevoir la porte de la chambre 1 à l’étage des filles. Elle jeta un coup d’œil derrière elle. Miharu et Himeka suivaient facilement et Junko avançait derrière. Toujours rouge depuis que la sous-directrice avait pris en charge ses affaires.
Miki faisait semblant de rien, mais elle était fatiguée et les sacs lui pesaient. Ils étaient vraiment lourds. Quand on y réfléchit, Pattotshi était élève en herborisme... Elle avait sans doute mis es pierres volcaniques dedans. On du plomb, pour jouer aux alchimistes et tenter de le transformer en or.
Le prof était pour les rêves mais se taper tout le poids de la pierre philosophale était assez dur à vivre. Arrivée dans le couloir, Ashigaru sourit :
-Nous sommes arrivées, vous avez de la chance, vous êtes exposées plein sud !
Elle fouilla dans sa poche droite et sortit son trousseau de clés. Clé verte : passepartout pour les chambres des filles.
Miki inséra doucement la clé, tourna jusqu’à entendre le déclic. Elle retira sa clé et poussa la porte. Elle ouvrit en grand et entra dans la pièce baignée de lumière. Elle marcha jusqu’à l’immense fenêtre sur le mur d’en face et posa ses trois sacs sur le rebord. La chambre aux tons vert amande et bois clair sentait bon l’odeur des fleurs de cerisiers.
Les trois jeunes élèves étaient restés près de la porte.
-Bien, quelques précisions. Les chambres ne sont pas mixtes... Mais vous êtes libres de dormir où vous voulez le week-end et vous n’avez pas d’heure pour l’extinction des feus. A vous d’agir comme des adultes. Nous serons obligés de vous fliquer si vous être trop fatigués pendant nos cours où si des élèves se plaignent.
Elle se dirigea vers les armoires et ouvrit une armoire. Celle de Miharu.
-Nous avons placé au préalable l’uniforme de l’école et ceux des matières spéciales. Normalement nous vous avions demandé vos préférences et votre taille le jour de votre inscription mais si vous avez une réclamation nous sommes à votre disposition.
Elle avait prononcé sa dernière phrase en regardant Himeka. Elle se rappelait maintenant que sa famille ne s’était pas déplacée pour l’inscrire mais qu’une sorte d’avocat était venu. Les bras chargés de dossiers.
-Je suis navrée Himeka, du coup tu as seulement l’uniforme de l’école... As-tu besoin de quelque chose pour les autres matières ? Je me débrouillerai pour te trouver ce dont tu as besoin.
Mesdemoiselles, avez-vous des questions ?

Pendant la montée des escaliers j'avais souri. Bien sûr, pas le genre de sourire qui s'étale sur tout le visage et qui montre qu'on est heureux, ce genre de sourire m'était totalement innaccessible puisque je n'étais pas heureuse. Non, il s'agissait plutôt d'un sourire imperceptible et relativement satisfait. Satisfait tout d'abord parce que "pas de professeur" signifiait "plus de temps libre" et surtout "pas de note". Enfin, les notes ne me posaient de problème en général, mais je supposais que l'établissement envoyait régulièrement un bulletin aux familles. Dès lors, si mes géniteurs ne recevaient pas mes bulletins, ils m'oublieraient très certainement peu à peu. Et alors leur malaise n'en sera que plus grand lors de mon retour pour les vacances.

Pendant que j'étais plongée dans mes pensées, à imaginer la réaction de mes "parents adorés" quand je reviendrai leur ruiner la vie, la fille devant moi, Pattoshi, se prit les pieds dans une des brides de son sac et s'étala de tout son long dans les escaliers. Il ne devrait pas être permis d'être aussi maladroite dans ce monde, cela faisait vraiment pitié. Détournant mon regard, je continua de monter les escaliers jusqu'à que nous arrivions devant une porte où était gravé le numéro 1 en doré. J'attendis patiemment que la sous-directrice ouvre la porte avec une clé verte - probablement un passepartout.

Quand la porte s'ouvrit, je découvris une pièce relativement grande, baignée de lumière - ce qui était normal puisque nous étions exposé plein sud. J'examinais rapidement les lieux. Trois des murs étaients vert amande tandis que le quatrième était une immense fenêtre avec un rebord où Ashigaru posa les sacs qu'elle portait. Sur ma gauche se trouvaient deux lits superposés en bois clair ainsi que des rideaux vert - pour l'intimité supposais-je. Sur ma droite étaient alignées quatre grandes armoires en bois clair elles aussi. Quatre ? Cela devait donc signifier qu'il nous manquait une colocataire.

Pendant que j'observais ma nouvelle chambre, Miki avait ouvert une des armoires et avait fait un rapide topo de ce que nous étions autorisées à faire et de ce que contenaient les armoires. Bizarrement, elle m'avait regardé en prononçant sa dernière phrase. Est-ce que j'avais une tête à faire des réclamations ? Tout bien réfléchi, j'en ferai peut-être, parce que je doutais fort que mes parents aient eu connaissance de ma taille de vêtement au moment où ils m'avaient inscrit. Ou alors ils avaient fouillé dans mes affaires, ce qui était fort probable en soi.

-Je suis navrée Himeka, du coup tu as seulement l’uniforme de l’école... As-tu besoin de quelque chose pour les autres matières ? Je me débrouillerai pour te trouver ce dont tu as besoin.
Mesdemoiselles, avez-vous des questions ?

Je m'avança alors dans la salle, posa mes sacs et ouvrit une porte de placard. Coup de chance, ce devait être la mienne puisqu'il n'y avait qu'un seul uniforme. Je regarda alors la taille. Bon sang, mais ils avaient vraiment fouillés dans mes affaires ? Je commençais sérieusement à avoir des doutes. Ou alors ils s'étaient trompés de chambre parce que là, c'était la taille des vêtement de mon frère, pas de moi. Je saisis l'ensemble et me tourna vers la sous -directrice.

-C'est trop grand.

Je lui tendis l'uniforme quand une idée me traversa l'esprit. Avec un très léger sourire, je rajouta :

-Il faudra envoyer une lettre à mes parents pour le leur signaler.

Je me retourna pour fermer le placard vide désormais. Ils allaient avoir une drôle de surprise quand ils apprendraient qu'ils se sont plantés de chambre en fouillant. Rien qu'à cette idée, je jubilais d'avance. Oh, comme j'aimerai pouvoir voir leur tête à ce moment là. Il faudrait que je pense à appeler Aki pour qu'il surveille le courrier et sois présent quand ils ouvriraient la lettre.

Heureusement que la principale prit mes affaires, sans quoi, je ne pensais pas avoir pu arriver en haut des escaliers. Nous la suivîmes jusque devant une porte en bois. Une chambre verte s'ouvrit devant mes yeux. La lumière qui rentrait dans la chambre et faisait des reflets sur les tapisseries. L'odeur des fleurs et la lumière rendaient la pièce quelque peu magique. La prof' nous annonça que nous étions exposées plein sud. Nous aurions donc le soleil tout l'après-midi. Tant mieux en hivers, mais en été on aura assez chaud. Bon, on verra bien. En tout cas, la chambre me parut tout de suite à mon gout.

La principale expliqua quelques consignes, puis se tourna vers Himeka pour lui demander si elle avait besoin de quelques choses. Puis Miharu s'étonna qu'il n'y eu pas de couvre-feu :

Hum, il n'y a donc
pas de couvre feux ? Ce qui veut dire que nous pouvons remonter dans
les chambres quand nous voulons? Ou bien que nous pouvons nous coucher
à n'importe qu'elle heure à condition d'être dans nos chambres?

J'étais aussi un peu étonnée, mais je n'osai rien dire, de peur d'avoir encore une fois à bégayer. Pas de couvre-feu ... ça voulait dire que je pourrais aller me promener dans le parc autant de temps que je voudrais. Je vais pouvoir aller observer de plus près toutes les petites bêtes qui devaient se trouver dans ce jardin et je pourrais ainsi les dessiner dans mon carnet. Je pourrais aussi observer la flore. Les arbres avaient l'air superbes ... Et voilà ! Je recommençais à vouloir rester seule. Il faut que je me trouve des amies, que je devienne un peu plus sociable. Les deux filles de ma chambre avaient l'air sympa bien qu' Himeka avait l'air assez stricte ... Tiens ! Je n'avais pas aperçu un lit. Il y en a quatre, donc il manquait quelqu'un. Bon, ça me dérangeais pas plus que ça. Je n'osais pas avancer jusqu'à mon armoire. Tant pis, j'attendrais que la prof' s'en aille.

Himeka fût la première à s’avancer et à regarder à l’intérieur du placard. Cette gamine avait beau parler le moins possible et afficher un air supérieur, elle avait de la classe. Rares étaient les personnes qui ouvraient une armoire au hasard et qui tombaient sur la bonne. Pattoshi avait de quoi complexer.
La demoiselle aux yeux verts sortit son uniforme de la penderie. Miki comprit alors le drame : si Himeka-chan voulait mettre ces vêtements elle devrait glisser Miharu avec elle pour combler l’espace qui restait. La taille était deux à trois fois trop grande. La directrice adjointe grimaça un petit sourire navré. Ce c..... d’avocat n’avait même pas été fichu d’indiquer la bonne taille.
L’élève fit seulement deux remarques. Une pour dire que son uniforme était trop grand (ça tout le monde l’avait comprit) et une autre sur une lettre à envoyer à ses parents pour les informer.
Le directrice adjointe réfléchit au type de lettre qu’elle était censé faire :« Madame, Monsieur, constatant que vous n’êtes pas capables de vous déplacer jusqu’à notre humble établissement et constatant aussi que votre avocat confond les tailles homme et les tailles fille, je vous rappellerai deux choses :
-« On est jamais mieux servi que par soi même » alors vous pourriez éviter de m’envoyer des avocats chiantissimes avec des boutons qui manquent de m’exploser à la figure.
-La taille XL est faite pour des filles or normes. Il me semble donc plus pertinent, lorsque votre fille est de taille moyenne, de prendre du M !
Vous ne trouvez pas cela follement plus simple de prendre la taille la plus logique plutôt que de nous faire perdre du temps à courir après un uniforme aux bonnes dimensions ??
Sur ce, je ne vous remercie pas et ne vous transmet pas de salutations car elles seraient bien hypocrites. Je garde votre fille qui me paraît charmante par rapport à vous.
Miki Ashigaru Ȃa risquait de ne pas coller.
Mlle Ashigaru regarda Himeka :
-Je te laisse t’occuper de cette lettre. Nous la posterons le plus rapidement possible.
Himeka hocha la tête. Ni oui, ni non.
Miharu parla à son tour. Elle demanda des précisions sur le couvre feu.
Miki tourna son visage vers la bouille de porcelaine :
-Vous êtes libres de vous balader dans le campus scolaire jusqu’à l’heure que vous voulez. En évitant, évidemment, de faire du bruit près des dortoirs. Il faut laisser, ceux qui le veulent, dormir.
Sa réponse parut satisfaire l’angelot miniature qui fit un ravissant sourire.
Junko n’avançait toujours pas. Elle restait bêtement sur le palier, rouge tomate. Et ça allait faire du théâtre ça ??
La sous-directrice s’avança vers Pattoshi. Elle lui montra de l’index l’armoire du milieu à gauche. La sienne. Devant le manque de réaction, elle lui prit la main et l’emmena jusqu’au placard. Puis elle regarda Miharu qui n’avait pas non plus bougé :
-Le tien, c’est celui-ci.
Et en disant ces mots, elle indiqua le placard à droite de Junko.

Pendant que la principale expliquait à Himeka qu'elle devait faire une lettre, je restait sur le seuil de la porte et n'osais toujours pas bouger. Quand la jeune femme eu finit, elle s'approcha vers moi, et je devins encore plus rouge. Elle m'indiqua mon armoire, mais je n'osa encore moins bouger, mes jambes ne sembalient plus vouloir avancer... Elle prit alors mon bras et me tira à l'interieur en me laissant devant le meuble qu'elle m'avait indiqué.
Je l'ouvris et découvris un uniforme. Je regardai rapidement la taille : XL. De voir cette indication me rendis encore plus rouge et je remis rapidement l'uniforme la ou il était, pour que les autres de voient pas cette taille horrible. L'armoire disposait de cinq étagères.
Mes sacs étaient disposé à mes pieds. J'ouvris le premier dans lequel j'avais fourré mes habits, et aussi celui que j'avais ouvert juste avant de monter dans cette chambre. Comme tout à l'heure, les affaires s'apparpillèrent un peu partout lorsque j'ouvris ce sac. Je rammassa mes habits rapidement et les mis dans la placard, sans prenant le temps de les replier. Je le ferais plus tard, je ne voulais pas faire voir aux autres filles à quel point je n'étais pas douée pour le pliage.
Je fis tout de même deux piles de tee-chirt et pull (qui manqua de dégringoler), une autre de jean et de jupe et enfin un tas dans le quel je mis tout mes sous-vêtements, le tout sur une étagère.
J'ouvris mon troisième sac. Il contenait presque tout mes livres. Une partie parlait des pierres, une autre de la faune, la flore et des dinosaures et enfin une dernière qui contenait tout les romans, livres de dessin et mon journal intime. Je les disposaient sur ldeux rayonnages. J'ouvris enfin mon dernier sac, le plus lourd, mais dans lequel j'avais les choses les plus précieuses. En effet, il y avait toutes mes affaires pour les cours d’herborisme, que j'utilisais souvent, car j'adorais ça.
Je sortis d'abord toutes mes pierres : quartz, emeraude, granit ... J'en avaient de dix sortent différentes. J'avais même un petit bout d'or et un autre d'argent, qui m'avaient couté une fortune.
Ensuite je sortis tout un tas d'herbe, rangédans l'ordre alphabétique, dans des sachets en plastiques que j'avais étiqueté. Pour finir, je sortis mon microscope, rangé dans un carton, une ampoule à décanter,un ballon à fond plat, un bécher, une burette graduée, un entonnoire, des tubes à essai, un sorpport de tubes à essai et une éprouvette graduée. Je les avaient soigneusement rangé dans des cartons, que j'avais bourré de mousse et de cotons pour que rien ne s'abime.
Je disposais le tout sur chaque étages qu'il restait.
Jepris le livre que j'étais en train de lire " les pierres du monde" et ferma mon armoire. Je m'alongea sur mon lit et commença ma lecture.

Junko découvrit son placard. Elle y fourra quelques habits atroces et atrocement chiffonnés et la directrice adjointe fut heureuse que Pattoshi ne veuille pas étudier le stylisme. Il fallait un minimum de soin pour cela. Puis elle pensa que ce manque de soin ne poserait pas de problème en théâtre mais sans doute en herborisme et un rictus se dessina sur ses lèvres. Oui ce serait Yasuo qui souffrirait à sa place. Et c’était jouissif. Non pas que Miki haïssait à ce point son collègue mais elle n’était pas contre le fait qu’il se heurte à de bonnes difficultés.
Son élève fit toutefois un effort en entassant des chiffons qui ressemblaient à des jupes avec d’autres chiffons jupes, les chiffons T-shirt avec leurs semblables etc...
Dans le troisième sac se trouvait des livres et dans le dernier de charmantes pierres précieuses, des sachets contenant d’étranges substances et du matériel de laboratoire.
Puis elle récupéra un livre sur les pierres, s’installa sur un lit et ne bougea plus. Elle venait de fermer notre accès à son monde.
Himeka qui regardait la splendide vue par la fenêtre se détourna et questionna Miki sur les clefs.
Mlle Ashigaru constata alors que Miharu avait sorti et rangé consciencieusement ses vêtements (presque tous blancs) et inspectait le vanity des options théâtre. Elle regarda affectueusement son élève découvrir les subtilités de la boîte. Puis elle reposa la merveille et demanda à Himeka où elle voulait dormir ce qui était plus poli que ce qu’avait fait Junko.
Himeka sembla tirée de sa douce rêverie à la fenêtre et répondit en un petit record de deux mots : « en bas ».
Dommage que cette gosse ne fasse pas théâtre, on se serait amusés pour les improvisations pensa Miki.
Himeka posa ses affaires sur son lit (le plus proche de la baie vitrée, l’autre étant occupée par Pattoshi), rangea méthodiquement les vêtements de sa valise dans son armoire et sortit de son sac de sport un cadre avec une photo. Miki n’y jeta qu’un rapide coup d’œil. Elle ne voulait pas qu’Himeka pense que la directrice fouinait dans ses affaires. Elle crut cependant reconnaître La jeune fille et deux jeunes hommes qui lui ressemblaient.
Himeka fixait étrangement son professeur et Ashigaru se rendit compte qu’elle n’avait pas répondu à la dernière question d’Himeka.
-Il n’y a pas de clef personnelle pour les chambres car il y pourrait y avoir de gros problèmes si l’une d’entre vous s’enfermait. Ce soir, au repas, nous vous remettrons vos clefs de placard. Miki considéra qu’elle n’avait plus rien à faire ici. Elle donna les dernières consignes :
- Vous avez rendez-vous à 19 heures au réfectoire. Vous devez être en uniforme. Himeka passe au bureau des directrices pour en avoir un à ta taille. Miharu et Junko si vous avez quelque chose à demander vous pouvez aussi vous y rendre. Il s’agit du bâtiment en face du votre, au premier étage. Veillez à ce votre tenue soit complète.
Je vous laisse profiter de votre chambre. A tout à l’heure. Et le directrice adjointe sortit.